jeudi 15 décembre 2011

nus masculins

Il y a encore quelques temps, je me posais la question "suis-je vraiment homo ou pas?". Je pense que cette question se posait pour différentes raisons:

-les dernières nanas que j'ai eu, comment dire, no comment. Ca n'a et n'avait strictement aucun sens.

-une certaine volonté de se conformer à la norme, à quelque chose de moins compliqué, d'arrêter d'être la bête de foire.

Mais ce n'est pas la tête qui décide, c'est le coeur et parfois aussi le cul.

Donc je me retrouve à photographier une équipe de sport, nue, pour leur calendrier annuel. Comment dire… C'est un beau challange, je n'ai jamais fait de nu pour une commande et en plus avec de la mise en scène, des lampes, la totale. Et très mal payé, ils ont pas un rond. Ok, je prends. Un défit ne fait pas de mal. Donc je me lance là-dedans. C'est très spécial de se dire "faut qu'ils soient sexy" alors que de les voir à poil ne me fait rien du tout. Parfois je suis même génée pour eux (ces grands gaillards costauds comme tout sont d'une pudeur étonnante). Je tente alors de faire mon boulot le mieux possible, de travailler d'autant plus la mise en scène, la lumière, les expressions des gars, pour être sûre qu'il y aura quelque chose dans ces photos. L'ironie est que les gars ne se posent même pas la question de savoir si je suis homo ou pas, tellement habitués aux fans féminines qui sont à leurs pieds. Ils sont adorables, sensibles, des types bien. Mais, ca n'éveille rien en moi. Les joueurs pensent d'ailleurs que mon assistant Sven est homo… alors que non. Délirant. On me fait même passer le message que si je souhaitais un peu de bonne compagnie, il suffisait de faire signe. Christophe (mon contact dans l'équipe) me dit "je n'en reviens pas de l'effet que tu fais aux mecs". Mouais, ca m'avance pas des masses.

L'autre soir, présentation du calendrier dans un bar. Je ne pouvais y être. On m'a alors dit qu'Armand, l'un des joueurs du calendrier, disait qu'il était étonné de mon professionnalisme. Il n'avait jamais vu une nana ne pas sciller devant autant de gars à poil. Il avait du mal à comprendre, presque un peu vexé de ne pas réveiller mes instincts primitifs. Une fille me connaissant lui explique alors le pourquoi du comment…

Je suis vraiment homo. Ca m'arrivera encore de baiser avec des mecs mais la question de ma sexualité semble close.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire