En arrivant au cimetière je me dis que ce sera probablement le cimetière où sera enterrée toute la famille, y compris, moi. Pensée étrange. Je descends de la voiture, Papa en fait en même. Le moment est dur pour lui, il pleurera pas, il ne pleure jamais. Alors qu'il peut avoir les yeux les plus tristes du monde. Il claque la porte du mini-van, se tourne vers moi, avec son costard noir, sa cravatte noire, il me regarde un instant et je me demande ce qu'il va faire. Il soutient le regard plonge sa main dans sa poche, sort ses Ray-ban noires et les met d'un geste non-chalant. Il me fait un sourire d'acteur américain. Un vrai gosse. Un Men In Black.
chroniques de la vie ordinaire. Pour le plaisir d'écrire, le plaisir de vivre, le plaisir du presque rien, du hasard, le plaisir du partage.
mercredi 7 décembre 2011
MIB
Il y a le truc classique, le truc qu'on voit dans les films: mettre des lunettes de soleil pour un enterrement. Ca m'a traversé l'esprit mais mes lunettes de soleil sont rouges, donc c'est vraiment pas approprié. Donc on quitte la maison, nous sommes à l'heure. Je crois que c'est la première fois depuis des années -non je n'exagère pas- que nous sommes tous à l'heure. Papa a pris le "Viano" (mini bus) car il pensait éventuellement devoir transporter un peu de monde. Je ne monte pas avec eux, je prends ma propre voiture. Ils ne comprennent pas, ils ont la délicatesse de ne pas insister. Je veux fumer une clope sur le trajet car je ne fumerai pas au cimetière. Je veux aussi me ressaisir pour ne pas devenir un torrent de larmes dès mon arrivée. Donc je fume et je pleure dans la voiture.
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