-boire un cocktail (mojito fraise, mangue, piment d'espelette) gelé à l'azote. La fumée débordant sur la table, se dispersant par vagues.
-j'emmène une copine de longue date dans un soirée lesbienne. Elle, n'est pas lesbienne. Mais elle veut me suivre. Elle est curieuse je crois. Elle se fait aborder rapidement, dès que j'ai le dos tourné. Je viens à sa rescousse. Je vois soudain une fille vraiment sex. Manteau blanc. Caractère épicé je pense. De nature chiante. Tentante. Sa nana est à côté d'elle. Shit. J'aurais bien tenté le coup. Mais on avait dit "plus d'hétéro, plus de nana en couple". Donc, je suis restée sage.
-Billie, la copine chez je passe le week end vient, elle, d'emballer un nana. J'observe le jeu de drague. Bizarre, Billie "chope" toujours/souvent quand je suis avec elle. Je lui porte chance dirait-on. Je suis contente pour elle. Elles consommeront effectivement dans la nuit. Les ébats sont énergiques, Billie renverse la table basse sur laquelle se trouvaient les restes de "l'after": canettes, vin rouge, verres. Le tapis est à jeter. Débris de verre partout. Je découvre le carnage le lendemain. J'étais allée me coucher bien avant dans la chambre. Billie m'avait alors rejoint au petit matin dans le lit, s'était blottie contre moi. Un calin. Sa nana venait de partir.
-On a mangé un crumble aux pommes sans gluten chez Steph. Un goûter, le crumble, du thé. Steph est maman depuis peu, la petite est adorable. La copine de steph fait du slam mais elle est d'une timidité maladive. Etrange. Elle semble jeune aussi. Elle est métisse. Maigre. Steph est extravagante, tatouée, expressive, blonde et très blanche de peau, un peu enveloppée. La petite fille tête son sein.
"tout le monde à déjà vu ce sein" dit-elle spontanément.
Nous étions amantes il y a longtemps. Oui je me souviens avoir têté ce sein. Steph nous montre ensuite sur son tél la photo de la dernière galette des rois Picard qu'elle a fait au four. Elle n'avait pas de papier sulfurisé. Elle a déposé la galette congelée directement sur la grille du four. A la fin du temps de cuisson, seul le haut de la galette était resté sur la grille, le reste, fond et fragipane avaient coulé sur la plaque du dessous. Les coulures ont été saisies comme des stalagtites. La vision de cet incident ressemblait étrangement à une oeuvre d'art contemporain, un claes oldenburg en version plus trash.
-Je travaille un peu en rentrant chez Billie. Je prépare un cours sur les points communs entre "Blue Velvet" de Lynch et "Beneath the Roses" du photographe Gregory Crewdson. Enfin, j'essaye. Fatigue de la veille. Billie est dans la cuisine. Ses amis arrivent. On est tous HS de nos semaines respectives, de nos soirées respectives. Ils approuvent tous la disparition du tapis. Personne ne l'aimait ce foutu tapis. Ils travaillent Billie au corps pour avoir droit à tous les détails concernant sa coucherie de la veille. On rit. Elle rougit. Elle a mal au pubis à caue des mouvements répétés de la jeune femme. Vers minuit et demie, ils rentrent. Billie est à bout, se couche et s'endort dans la seconde. Je surfe encore un peu sur le net et au moment d'aller me coucher, un message. C'est M.
-Je vais rejoindre M. Je suis ivre, de fatigue. Le froid me pique le visage. Je prends un taxi, pas envie de marcher. Un lieu énorme, de la musique kitsch, un public essentiellement gay. Des minis t-shirts, des gros muscles, de la testostérone en barre. J'en souris en entrant. Je prends un verre et je pars à la recherche de M. Je ne peux pas m'empêcher de la voir, c'est plus fort que moi. Je sais que sa nana est revenue à Paris pour le week end. Je ne sais pas où elles en sont. Mais elle est là. Je l'ai compris par son message de l'autre jour. Et on se voit malgré tout, alors qu'on ne s'est pas vues depuis… depuis que j'ai commencé ce blog. Est ce que M. ne peut pas non plus s'en empêcher? J'aime regarder au fond de ses yeux et voir, la voir, la sentir. Etonnante sensation. Une forme d'évidence. Je la trouve assez rapidement. Elle est venue avec un copain. On se présente. Plus tard elle me dira qu'à l'origine c'est un ami de sa compagne. J'en suis un peu interloquée. Il sera ainsi encore une personne de plus à être dans cette confidence. Elle prend des risques, encore. Car la timidité du début ne tiendra pas très longtemps. Quand je suis près d'elle, c'est animal, physique incontrolable; l'attraction, l'attirance. On s'approche. On teste. On dance. J'ai envie d'elle et j'ai envie qu'elle me désire. Je le sens déjà. Ce désir qui monte, qui enveloppe le corps, affute les sens, tend les muscles. En attendant, je regarde les projections qui passent sur l'écran: des vaches à tâches noires et blanches qui dansent sur une scène sur le rythme de la musique, on dirait du french cancan version bovine. Puis un type pas beau (pour ne pas dire laid) sur ma droite avec son t-shirt "ceci n'est pas un coq". Un autre avec un t-shirt playboy, un peu de bide et de bonnes poignées d'amour qui enfourchait la rembarde en faisant des va-et-viens du bassin. On se touche, on se frotte, on se sent, on se mord, on joue, qui cèdera la première, on s'embrasse. Je ne vois pas comment une autre nana pourrait me faire de l'effet après ca, avec elle. Ca ne m'étonne pas. Sur le chemin du retour on marche le long du canal. Toujours ce même canal. Je ne sais plus pourquoi je lui raconte la soirée de la playnight. Je lui raconte le backroom. Je n'en suis pas fière mais je l'assume. J'ai juste trouvé cet évènement inutile. M. ne comprend pas pourquoi je qualifie ca d'inutile. Ca ne sert simplement à rien. Je n'ai pas pris mon pied, je l'ai fait parce que j'en avais l'occasion, pas par désir pour cette fille. M. veut des détails. Mais pourquoi veux-tu des détails? Je n'ai pas particulièrement envie de lui dire. Je ne sais pas à quoi ca rime. En plus ce n'est pas "moi", ca ne me ressemble pas. On marche encore, on s'approche du pont sur lequel on se quitte d'habitude. Elle s'arrête. J'ai donc bien confirmation que sa nana est là. Elle est là, elle doit dormir, et M. a envie de me baiser (je n'oserais pas dire me "faire l'amour"). Je me permets quand même de remuer le couteau dans la plaie "tu ne me ramènes pas chez toi…?". Elle ne peut pas, je sais bien qu'elle ne peut pas. On s'embrasse, j'adore l'embrasser. Il faut que je sache avant de partir car ca m'échappe. Elle est encore avec elle. Je ne sais pas où elles en sont. Qu'est ce qu'elle veut de moi? Qu'est ce qu'elle attend de moi? Et je lui demande simplement si je dois ou non lui faire signe quand je suis de passage à Paris. Question détournée, mais je pense assez claire de ma part. Elle me dit "oui". On verra bien. Je lui touche la joue du bout du doigt. Je vois ce doigt avec son ongle vernis rouge, il est sexy, elle aussi.
-j'ai raconté à M. ma soirée de la veille. Elle me demande si j'ai été "sage". Oui. Elle me demande pourquoi. Je lui raconte l'histoire de la fille au manteau blanc. Elle me demande pourquoi je n'y suis pas allée. Elle était accompagnée, répondis-je. M. me pose souvent cette question. "Et tu as été sage?" et quand je réponds par l'affirmative, elle me demande pourquoi. Qu'a-t-elle envie d'entendre? Je n'ai que rarement du désir pour une autre, je n'ai pas envie car je n'ai pas envie de me compliquer la vie, je n'ai pas non plus envie de blesser quelqu'un, mon coeur n'est pas à prendre, je ne m'engagerai pas pour l'instant, je ne peux pas. Et baiser pour baiser? je m'en fous. Comme M. le disait, s'il n'y a pas d'amour, un minimum de quelque chose, baiser n'a pas beacoup de sens. Je sais qu'elle connait la réponse à ces questions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire