jeudi 5 janvier 2012

un jeudi matin comme les autres

-il y avait tellement de vent cette nuit que j'en dû dormir avec des boules quies. Le vent faisait claquer les stores et sifflait sous les portes et les fenêtres. Par acoups. Déchainé. On entendait le mouvement des branches des arbres, régulièrement des choses tombaient, se brisaient, d'autres produisaient juste des claquements sourds. Un concert de bruit sauvage.

-ce matin dans le parking j'attends l'ascenceur au 8ème étage avec un type qui tient une petite boite en carton. Elle semble légère et importante. Il me jette un coup d'oeil. La porte s'ouvre, il me regarde avec un sourire et me fait un grand signe de la main: "je vous en prie". Tant de politesse de bon matin, j'en reste sans voix.

Il sent bon, l'ascenceur un peu moins.

-Laurent estime ne pas avoir de chance quand il prend le train: toujours un gosse dans les parages. Le genre de gosse qui fout la merde. Il braille, il bouge dans tous les sens, il parle fort, bouscule votre siège sans arrêt, et si on a vraiment pas de bol, il vomit partout (ce qui m'est déjà arrivé, en plus la petite à vomit du lait au cacao. bref…). Ce matin, c'est moi qui me tape le gosse. Juste derrière moi. A donner des petits coups subtils dans mon siège et en racontant en détails je ne sais quoi à sa mère (j'ai mis l'ipod). Ca doit pas être commode tous les jours d'avoir un gosse. En même temps quand c'est le nôtre, c'est peut être pas tout à fait la même chose.

-Ce matin je me suis regardée torse nu dans le miroir. Ca fait des années que je n'ai pas eu des seins aussi énormes. C'est les hormones. Je n'en prends, non non. Pas besoin, mes hormones sont les plus fortes du monde…;-) Donc oui, depuis 3 mois j'ai mes seins qui gonflent selon les périodes mensuelles. Ils sont beaux. On dirait des seins d'une jeunette de 20ans. Bombés, fermes, lourds. Et personne n'en profite.. ca c'est con.

-le gosse se met à pleurer. La mère tente en vain de consoler son bout de choux. La femme d'une bonne 50aine d'années, cheveux court, un peu coincée, genre femme d'affaire, un peu autoritaire, commence à s'énerver. Elle remet ses lunettes et essaye de se plonger dans son bouquin pour canaliser sa colère.

-La nana de l'autre côté de l'allée téléphonait en arrivant dans le wagon, avec une oreillette, triturant l'oeillette et se curant les ongles. Les ongles longs, les doigts un peu boudinés. Et de temps à autre elle enroulait une longue mèche de cheveux bouclée autour de son index gauche.

-La dame au cheveux courts se cure le nez, c'est plus fort qu'elle.

-Une femme aveugle monte dans le train avec son chien. Tout le monde la regarde, un seul type se lève pour la guider et lui trouver une place. On nous avait appris un cas à partir duquel avait été "construit" une théorie de psychologie sociale (à l'époque où je faisais encore des études de psycho). C'est aux USA, une femme qui est tuée dans un parking, je ne sais plus combien de coups de couteau; la scène dure longtemps, la femme hurle. C'est un parking ouvert à plusieurs niveaux et en face un immeuble résidentiel. Il fait nuit mais il n'est pas très tard. Personne n'a appelé les flics ni les secours. La question est donc de savoir, pourquoi? Une intervention rapide aurait permis de sauver la vie de cette femme. La réponse des témoins de l'immeuble (car tous ceux qui étaient présents le soir en question l'ont entendu/vu) était "je pensais que le voisin allait le faire" ou "pourquoi vous demandez pas aux autres pourquoi ils n'ont pas alerté les secours"… Le comportement de l'homme change lorsqu'il est en groupe, en meute ou dans une foule. La notion de responsabilité individuelle semble se diluer dans le groupe. Je ne sais plus comment s'appelle cette théorie. Très intéressante.

-Une femme de mon cours du soir, est psy. Elle est très particulière. Je me demande comment elle peut être psy…. mystère. Mais elle dit l'autre jour en cours "les pupilles dilatées sont un signe d'excitation et de désir sexuel". Intéressant, je note, ca pourrait me servir. Ce qui explique pourquoi les modèles dans les pubs ont si souvent les pupilles dilatées. L'homme de la rue n'en connait pas la signification mais il y est sensible. Heureusement que notre côté instinctif et animal fonctionne encore un minimum.

-celle qui se curait les ongles tout à l'heure, se cure l'oreille, vérifie si elle a bien récupéré un peu de cette cire jaune du fond du canal, la décolle de sous l'ongle puis frotte index et pouce pour décoller le résidu et le laisser tomber par terre…

Bon, on arrive en gare, heureusement, ca commencait à bien faire..

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